12

La malle arriva le lendemain matin alors que Sutton terminait son petit déjeuner.

Elle était vieille et en piteux état, son antique gaine de cuir brut tombait en lambeaux, révélant son squelette d’acier terni, rongé çà et là par la rouille. Les souris avaient complètement dévoré le cuir d’un côté. Sutton se souvenait d’elle… c’était celle qui était dans le coin, tout au fond du grenier, quand il était enfant et qu’il y montait pour jouer, les après-midi de pluie.

Il ramassa l’exemplaire soigneusement plié de l’édition du matin de La Presse Galactique qui était arrivé avec le plateau du petit déjeuner et il l’ouvrit.

L’entrefilet qu’il cherchait était à la première page, le troisième dans la colonne des nouvelles de la Terre.

M. Geoffrey Benton a été tué hier soir lors d’une rencontre sans cérémonie, dans l’un des centres de divertissement du quartier de l’université. Le vainqueur était M. Asher Sutton qui est revenu hier seulement d’une mission sur 61 du Cygne.

Il y avait une phrase de conclusion, la plus dure qui pût être écrite à propos d’un duelliste.

M. Benton a tiré le premier et a manqué son adversaire.

Sutton replia le journal et le posa soigneusement sur la table. Il alluma une cigarette.

J’avais pensé que ce serait moi, se dit-il, je n’avais jamais tiré avec ce genre de pistolet auparavant… c’est à peine si je savais que cela existait. Sinon que je l’avais lu. Mais je ne m’intéressais pas au duel, et les duellistes, les collectionneurs et les antiquaires étaient les seuls qui pouvaient connaître ces armes anciennes.

Bien entendu, en réalité, je ne l’ai pas tué. Benton s’est tué lui-même. S’il ne m’avait pas manqué – et il n’avait aucune excuse pour me manquer – l’entrefilet aurait été rédigé à l’inverse :

M. Asher Sutton a été tué hier soir lors d’une rencontre…

« Pour finir la soirée », avait dit Eva Armour, et elle devait savoir. Nous irons dîner et ensuite finir la soirée. Finir la soirée et Geoffrey Benton vous tuera chez le Zag.

Oui, se dit Sutton, elle devait savoir. Elle en sait trop. Par exemple, au sujet des rayons-espions dans cet appartement. Et au sujet de quelqu’un qui aurait conditionné Benton pour me défier en duel et me tuer.

Elle a répondu « amie » quand je lui ai demandé « amie ou ennemie », mais un mot, c’est facile. N’importe qui peut prononcer un mot et il n’y a aucun moyen de savoir s’il est sincère ou non.

Elle a dit qu’elle m’avait étudié depuis vingt ans et c’est faux, car il y a vingt ans, je partais pour le Cygne et j’étais sans importance. Un simple rouage dans une grande machine. Je suis toujours sans importance pour tout le monde, sauf pour moi, et pour une grande idée dont aucun être humain, sauf moi, ne peut rien savoir. Car qu’importe que le manuscrit ait été photocopié, il n’existe personne capable de le lire.

Elle a répondu « amie » quand je lui ai demandé « amie ou ennemie ». Et elle savait que Benton avait été conditionné pour me défier en duel et me tuer. Et elle m’a appelé et m’a demandé de l’emmener dîner.

Et les mots sont faciles à dire. Mais il est d’autres choses que les mots et qui ne sont pas si faciles à faire passer du mensonge à la vérité… la manière dont ses lèvres ont répondu aux miennes, la douceur de ses doigts caressant ma joue.

Il écrasa sa cigarette, se leva et marcha jusqu’à la malle. La serrure était rouillée et la clé dure à tourner, mais il réussit à l’ouvrir et souleva le couvercle.

La malle était à moitié remplie de papiers très soigneusement rangés. En les regardant, Sutton ne put s’empêcher de rire. Buster avait toujours été un méthodique. Mais il est vrai que tous les robots le sont. Méthodiques et – comment avait dit Herkimer ? – têtus, c’était bien cela. Méthodiques et têtus.

Il s’accroupit sur le plancher près de la malle et commença de fouiller. De vieilles lettres réunies en paquets bien ficelés. Un vieux carnet de notes datant du temps de ses études. Une liasse de documents agrafés et qui étaient sans doute périmés. Un album bourré de coupures de presse qui n’avaient pas été collées. Un album à demi plein d’une collection de timbres sans valeur.

Il s’assit sur ses talons et tourna doucement les pages de l’album ; son enfance lui revenait à la mémoire. Des timbres sans valeur parce qu’il n’avait pas d’argent pour en acheter d’autres. Des timbres aux couleurs criardes parce qu’ils lui plaisaient. La plupart d’entre eux en assez mauvais état, mais il y avait eu un temps où ils avaient paru merveilleux.

Cette folie des timbres, se rappela-t-il, n’avait duré que deux ans… trois au plus. Il s’était plongé dans des catalogues, avait fait des échanges, acheté des pochettes bon marché, appris le jargon de la philatélie… perforé, non perforé, teintes, filigranes, gravure…

Il sourit intérieurement au plaisir de ces souvenirs. Il y avait eu des timbres qu’il aurait désirés mais n’aurait jamais pu avoir, et il en avait étudié les images jusqu’à ce qu’il les connaisse par cœur. Il leva les yeux, fixa le mur d’en face et essaya de se rappeler à quoi ressemblaient quelques-uns d’entre eux mais il n’en avait plus aucun souvenir. Cette chose qui autrefois avait eu tant d’importance était enterrée sous plus de cinquante années d’autres choses de bien plus d’importance.

Il mit l’album de côté et revint à la malle.

Encore des carnets de notes et des lettres. Et des coupures de journaux éparses. Une clé à mâchoires d’une forme curieuse. Un os tout rongé qui avait probablement été la propriété et la joie d’un des chiens de la famille, bien-aimé mais aujourd’hui oublié.

Des vieilleries, se dit Sutton. Buster aurait pu éviter de perdre son temps et les faire simplement brûler.

Deux vieux journaux. Un fanion d’école mangé aux mites. Une épaisse enveloppe qui n’avait jamais été ouverte.

Sutton la lança sur le tas de papiers qu’il avait sortis de la malle, puis il hésita, avança la main et la reprit.

Le timbre avait l’air bizarre. La couleur d’abord.

Sa mémoire fonctionnait de nouveau et il revit le timbre tel qu’il l’avait vu quand il était adolescent… Pas le timbre lui-même, bien sûr, mais son image dans un catalogue.

Il regarda l’enveloppe de plus près et eut un brusque sursaut.

Le timbre était ancien, incroyablement ancien… incroyablement ancien et valait… Grand Dieu, combien pouvait-il valoir ?

Il essaya de déchiffrer l’oblitération, mais elle était si effacée par le temps qu’elle se brouillait sous ses yeux.

Il se leva, porta l’enveloppe sur la table et se pencha, essayant de deviner le nom de la ville.

BRIDGEP…, WIS…

Bridgeport, probablement. Et Wis ?… Un ancien État, peut-être. Une division politique perdue dans la brume du passé.

Jul… 198…

Juillet 1980 et quelques !

Cela datait de six mille ans !

La main de Sutton trembla.

Une enveloppe non décachetée, mise à la poste soixante siècles plus tôt. Mêlée à ce tas de vieilleries, glissée entre un os rongé et une drôle de clé à mâchoires.

Une enveloppe non décachetée… avec un timbre qui valait une fortune.

Sutton relut l’oblitération. Bridgeport, Wis… on aurait dit le 11… le 11 juillet 198… Le chiffre de l’année était trop effacé pour pouvoir le lire. Peut-être avec une bonne loupe serait-ce possible.

L’adresse était pâle mais encore lisible.

M. John H. Sutton,

Bridgeport, Wisconsin

Voilà ce que wis signifiait : Wisconsin.

Et le nom était Sutton.

Naturellement, il fallait que ce fût Sutton.

Qu’avait dit l’avocat androïde de Buster ? Une malle pleine de papiers de famille.

Il faudra que je regarde dans un atlas historique, se dit Sutton, pour voir où se trouvait au juste le Wisconsin.

Mais John Sutton ? John H. Sutton. Cela, c’était autre chose. Simplement un autre Sutton, qui n’était plus que poussière depuis une multitude d’années. Un homme qui oubliait parfois d’ouvrir ses lettres.

Sutton retourna l’enveloppe et l’examina. Aucun signe qu’on eût tenté de l’ouvrir. La colle ne tenait plus qu’à peine et quand il passa un ongle sous un coin du rabat, elle tomba en poussière. Le papier, constata-t-il, était devenu fragile et devait être manié avec précaution.

Une malle pleine de papiers de famille, avait dit l’androïde Wellington quand il était venu, s’était assis tout au bord d’un fauteuil et avait posé soigneusement son chapeau sur la table.

En fait, c’était une malle pleine de vieilleries : des os et des clés à mâchoires, des agrafes et des coupures de journaux. De vieux carnets de notes et des lettres. Et une enveloppe qui avait été mise à la poste il y a six mille ans et n’avait jamais été ouverte.

Buster avait-il eu connaissance de cette enveloppe ?… Et tout en se posant la question, Sutton en était persuadé.

Et Buster avait voulu la cacher… et il y avait réussi. Il l’avait enfouie parmi d’autres vieux objets, sachant bien qu’elle serait retrouvée, mais par celui à qui elle était destinée. Car la malle avait été délibérément arrangée pour paraître sans importance. Elle était vétuste et délabrée, la clé était dans la serrure ; tout semblait dire : il n’y a rien là-dedans mais si vous avez du temps à perdre, allez-y, regardez. Et si quelqu’un avait regardé, le fouillis n’aurait paru rien de plus que ce qu’il était… un bric-à-brac de vieilleries sans autre valeur que sentimentale.

Sutton allongea un doigt et tapota la lettre posée sur la table.

John H. Sutton, un ancêtre éloigné de six mille ans. Son sang coule dans mes veines, quoiqu’il ait été bien des fois dilué. Un homme qui vécut et respira, qui mangea et mourut, qui contempla le lever du soleil sur les vertes collines du Wisconsin… si le Wisconsin, où qu’il pût être, avait des collines, un homme qui avait connu la chaleur torride l’été et grelotté de froid l’hiver. Qui lisait les journaux et discutait de politique avec ses voisins, qui s’inquiétait à propos de beaucoup de choses, importantes ou non, pour la plupart sans grande importance, comme le sont les soucis en général.

Il allait pêcher dans la rivière à quelque distance de chez lui et il avait dû bricoler dans son jardin, sur ses vieux jours, quand il n’avait plus grand-chose d’autre à faire.

Un homme comme moi, bien que sans doute avec quelques petites différences. Lui aussi avait un appendice vermiforme et celui-ci lui avait peut-être causé des ennuis. Il avait des dents de sagesse et elles aussi pouvaient lui avoir donné du tracas. Et il était probablement mort à quatre-vingts ans ou peu après, quoiqu’il pût aussi bien être mort beaucoup plus tôt. Alors que moi, quand j’aurai quatre-vingts ans, se dit Sutton, je ne ferai qu’atteindre la force de l’âge.

Cependant, il devait y avoir eu des compensations. John H. Sutton avait vécu plus près de la Terre, car la Terre était tout son bien. Sa vie n’avait pas été empoisonnée par la psychologie extraterrestre, et la Terre était alors un endroit où l’on vivait au lieu d’être le siège du gouvernement où rien n’était cultivé pour sa valeur utile, où pas un rouage ne tournait pour l’économie. Il avait pu choisir ce qu’il ferait dans la vie parmi toutes les vastes possibilités de l’entreprise humaine au lieu d’être embrigadé dans une fonction gouvernementale, astreint à la tâche de gouverner l’étendue fragile d’un empire galactique.

Et, longtemps avant lui, avaient existé des Sutton maintenant disparus, et après lui, bien d’autres Sutton, disparus eux aussi. La chaîne de la vie passe doucement d’une génération à la suivante et aucun de ses maillons ne se distingue des autres, sauf çà et là un maillon que l’on aperçoit par accident. Par un accident de l’histoire ou pour n’avoir pas, par accident, ouvert une lettre.

Le carillon de la porte résonna. Sutton sursauta, ramassa la lettre et la glissa dans la poche intérieure de sa veste.

— Entrez ! fit-il.

C’était Herkimer.

— Bonjour, monsieur.

Sutton lui lança un regard furieux :

— Que voulez-vous ?

— Je suis votre propriété, répondit affablement Herkimer. Je fais partie de votre tiers des biens de Benton.

— Mon tiers ?…

Puis il se souvint.

C’était la loi. Quiconque tue son adversaire en duel hérite du tiers des biens du mort. C’était la loi… une loi qu’il avait oubliée.

— J’espère que vous n’y voyez pas d’objection, dit Herkimer. Je suis très complaisant, j’apprends très vite et j’aime le travail. Je peux cuisiner, coudre, faire les courses et je sais lire et écrire.

— Et tout aller raconter sur moi.

— Oh non, je ne ferai jamais cela.

— Pourquoi ?

— Parce que vous êtes mon maître.

— On verra cela, fit Sutton aigrement.

— Mais vous n’héritez pas que de moi, dit Herkimer. Il y a d’autres choses. Un astéroïde, un astéroïde de chasse, peuplé du meilleur gibier et un astronef. Petit, c’est vrai, mais très pratique. Plusieurs milliers de dollars aussi, avec un domaine sur la côte ouest, un paquet d’actions d’entreprises extravagantes de développement planétaire, et pas mal d’autres petites choses trop nombreuses pour les citer.

Herkimer fouilla dans sa poche et en sortit un carnet de notes.

— Je les ai par écrit, si vous voulez que je vous les lise.

— Pas maintenant, dit Sutton. J’ai du travail.

Herkimer s’épanouit.

— Quelque chose que je peux faire, sans doute. Ou quelque chose en quoi je peux vous aider.

— Non, dit Sutton. Je vais aller voir Adams.

— Je pourrais porter votre mallette. Celle qui est là-bas.

— Je ne l’emporte pas.

— Mais, monsieur…

— Tu t’assois, tu te croises les bras et tu attends que je revienne.

— Je vais faire des bêtises, prévint l’androïde. Je sens que je ferai des bêtises…

— Très bien, alors, il y a une chose que tu peux faire. La mallette dont tu as parlé. Tu peux la surveiller.

— Bien, monsieur, dit Herkimer, visiblement désappointé.

— Et ne perds pas ton temps à essayer de lire ce qui est dedans. Tu ne le pourrais pas.

— Oh ! fit Herkimer encore plus désappointé.

— Autre chose. Une jeune fille du nom d’Eva Armour habite dans cet hôtel. Sais-tu quelque chose sur elle ?

Herkimer secoua négativement la tête.

— Mais j’ai une cousine…

— Une cousine ?

— Naturellement. Une cousine. Elle a été fabriquée dans le même laboratoire que moi, ce qui en fait ma cousine.

— Tu as des tas de cousins et de cousines, alors.

— Oui. J’en ai des milliers. Et nous avons un sens profond de la solidarité. Comme cela devrait être, dit Herkimer très sérieusement, dans toutes les familles.

— Et tu crois que ta cousine pourrait savoir ?

Herkimer hocha la tête.

— Elle travaille dans cet hôtel. Elle peut certainement m’apprendre quelque chose.

Il prit un des prospectus qui étaient sur la table.

— Je vois, monsieur, dit-il, qu’ils sont venus vous trouver.

— De qui parles-tu ? demanda Sutton.

— Des gens de la Ligue pour l’Égalité. Ils sont à l’affût de tous ceux qui peuvent avoir quelque importance. Ils ont rédigé une pétition…

— En effet, ils m’en ont parlé. Ils voulaient que je la signe.

— Et vous ne l’avez pas signée, n’est-ce pas, monsieur ?

— Non, dit sèchement Sutton.

Il fixa Herkimer.

— Tu es un androïde, dit-il brusquement. J’aurais cru que tu serais d’accord avec eux.

— Monsieur, dit Herkimer, leurs intentions sont peut-être bonnes, mais ils s’y prennent mal. Ils demandent la charité pour nous, la pitié. Nous ne voulons ni charité ni pitié.

— Que voulez-vous ?

— Que les humains nous acceptent comme des égaux. Mais nous acceptent pour nos mérites, non par faveur spéciale, non par pure tolérance.

— Je comprends, dit Sutton. Je crois que je l’ai compris dès qu’ils m’ont mis le grappin dessus dans le hall. Sans que je puisse l’exprimer par des mots.

— Voilà, monsieur, comment il faut voir les choses. La race humaine nous a créés. C’est de là que vient la rancœur. Les humains nous ont fabriqués exactement dans le même esprit qu’un fermier élève son bétail. Ils nous ont fabriqués pour un certain usage et nous emploient pour cet usage. Ils peuvent être bons avec nous mais cette bonté cache de la pitié. Ils ne nous permettent pas de faire montre de nos capacités personnelles. Nous n’avons aucun droit propre ; on ne nous accorde en propre aucun des droits fondamentaux de l’espèce humaine. Nous…

Il s’interrompit, l’éclat de ses yeux s’éteignit et son visage s’apaisa.

— Je vous ennuie, monsieur, dit-il.

— Je suis de votre côté dans cette affaire, déclara vivement Sutton. N’oublie jamais cela, Herkimer, je suis de votre côté et je l’ai déjà prouvé en ne signant pas cette pétition.

Il regarda l’androïde dans les yeux. Impudents et sournois, se dit-il. C’est ainsi que nous les avons créés. C’est la marque de l’esclavage qui va de pair avec la marque sur le front.

— Tu peux être assuré, dit-il, que je ne ressens aucune pitié à ton égard.

— Merci, monsieur. Merci pour nous tous.

Sutton se dirigea vers la porte.

— On doit vous féliciter, monsieur, dit Herkimer. Vous vous en êtes très bien tiré, hier soir.

Sutton se retourna.

— Benton m’a raté. Je n’ai pas pu faire autrement que de le tuer.

— Ce n’est pas seulement cela, monsieur. C’est la première fois que j’ai entendu parler d’un homme tué par une balle dans le bras.

— Dans le bras !

— Exactement, monsieur. La balle lui a fracassé le bras mais il n’avait aucune autre blessure.

— Il était bien mort, n’est-ce pas ?

— Oh oui, dit Herkimer. Tout ce qu’il y a de plus mort.

Dans le torrent des siècles
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